Préambule

La progression de l’apprentissage citoyen de notre jeunesse, puise ses racines et ses repères dans le calendrier scolaire et civil. Ces outils temporels sont rythmés par des dates « clés » qu’elles soient intimes ou partagées par l’ensemble d’un peuple. Ces moments collectifs et solennels ravivent la Mémoire et rappelle combien la vie mérite d’être vécue.

Des signes paraissant éloignés, adressés à d’autres peuvent prendre une place importante, lorsqu’ils sont compris et ravivés émotionnellement. Une plaque commémorative à l’entrée de l’école peut rester solitaire si la collectivité ne s’attarde pas sur le pourquoi on vient s’y recueillir, ou la fleurir. De même, les moments de commémoration s’apparentent parfois à une journée de vacances sans fondement, si personne ne vient éveiller notre conscience sur les origines de ces rituels de recueillement républicains qui font vivre nos valeurs communes ...

Notre société semble offrir un univers où tout apparaît facile et immuable ; et pourtant...

Professeur d’Arts Visuels dans une école élémentaire, je suis également réserviste opérationnel au sein de l’Armée française et très impliqué dans le milieu associatif. Il me tient donc à cœur d’engager un jeune public sur le chemin de l’éveil à la citoyenneté. C’est pourquoi, j’ai souhaité initier les élèves au devoir de mémoire. Dans ce cadre, une première prise de conscience a été effectuée autour des commémorations du « 11 Novembre 1918 » : « Qu’est-ce ? Pourquoi ? » Les élèves guidés sur les traces de nos « anciens », grands-parents ou arrières grands-parents ont été amenés se questionner :

« qu’ont-ils faits pour mériter notre attention ? »

Une réponse s’imposa spontanément : les « Poilus » se déplaçaient à pied, sur de longues distances par milliers pour aller au front dans des conditions impitoyables. Ces jeunes hommes avaient une infime chance de sortir vivants de cette immense barbarie. L’ampleur des pertes humaines et des blessés de la Grande Guerre a eu un tel impact sur les consciences du début du XXème siècle qu’un mouvement des peuples d’ampleur se leva afin que cette apocalypse ne se reproduise jamais. Malheureusement, il fut de courte durée car onze années plus tard, l’histoire se répéta et sera marquée par la deuxième guerre mondiale.

Cette « Grande Guerre !! » Au départ, elle représentait un évènement lointain et diffus pour les élèves, car ils ne l’avaient heureusement pas vécu. Puis un échange avec ces citoyens en devenir s’est alors égrené au fil du temps autour des concepts d’HUMANITE et de LIBERTE.

Liberté, ce mot gravé sur le fronton de nos édifices publics, les élèves ont pris conscience qu’il fut inscrit avec le sang de ces soldats.
J’ai également tenu à témoigner mon attachement à la défense de notre liberté par des dessins réalisés lors de mes séances d’Arts visuels puis envoyés à nos militaires en opérations extérieures par l’intermédiaire de l’ASAF (Association de Soutien à l'Armée Française).

Luc Plessier